
Usus = droit d’user du bien ;
Fructus = droit d’en tirer des fruits, des revenus ;
Abusus = droit d’en disposer.
La Pleine Propriété est donc constituée de toutes ces composantes : Usufruit (usus+fructus) + nue-propriété (abusus)
L’usufruitier a le pouvoir de jouir du bien directement ou d’en tirer des revenus.
Le nu-propriétaire a le pouvoir de disposer du bien au terme de l’usufruit.
Il en résulte une répartition des charges entre l’usufruitier et le nu-propriétaire : au premier l’entretien du bien, au second les grosses réparations (article 606 du code civil).
Le démembrement de propriété peut ainsi être une manière de permettre aux futurs propriétaires de s’assurer que le bien dont ils recevront à terme la pleine propriété aura été bien entretenu.
Les droits démembrés sont indépendants l’un de l’autre, mais ni l’usufruitier, ni le nu-propriétaire ne peuvent procéder seuls à la vente du bien démembré. L’accord des deux est obligatoire pour céder la pleine propriété du bien.
Il existe deux types de démembrement :
- Le démembrement viager
- Le démembrement temporaire
1 – Fonctionnement
Il est possible de pratiquer le démembrement de propriété sur un bien immobilier, mais aussi sur un compte titres ou un contrat d’assurance vie (c’est plus rare). Mais un PEA, un livret d’épargne ou encore un plan d’épargne logement ne peuvent pas être démembrés.
2 – Avantage fiscal lors des donations
Rappel : l’abattement sur le montant de la donation
Il est possible de donner, par parent et par enfant, la somme de 100 000 € tous les 15 ans (depuis le 31 juillet 2012), sans avoir à acquitter de droits de donation. Un couple avec deux enfants peut ainsi donner en franchise d’impôt la somme de 400 000 €.
Ce type de donation présente deux atouts :
- Les droits de donation sont réduits car ils ne sont pas calculés sur la valeur totale du bien mais sur la seule nue-propriété. Les valeurs respectives de la nue-propriété et de l’usufruit d’un bien sont fonction de l’âge du donateur au jour de la donation ; la valeur de la nue-propriété augmentant en même temps que l’âge du donateur.
- Au décès du ou des usufruitiers, les enfants récupèrent le bien en pleine propriété sans avoir de droits à payer.
3 – Un mécanisme très utile dans la préparation de la succession
Depuis 2018, une personne qui dispose de l’usufruit d’un bien suite à la succession de son conjoint, déclare à l’IFI sa part d’usufruit non pas à sa valeur en pleine propriété mais seulement à la valeur de son usufruit.
La donation temporaire d’usufruit est particulièrement adaptée si vous souhaitez aider l’un de vos proches sans vous dépouiller, en même temps que réduire votre facture d’Impôt sur la Fortune Immobilière. Cette technique consiste à transmettre, pour une durée limitée, généralement 10 ans, la jouissance ou les revenus procurés par un bien. Vous conservez néanmoins la nue-propriété du bien. Par exemple, si l’un de vos enfants a du mal à se loger vous pouvez lui permettre d’habiter un de vos logements en lui en transmettant l’usufruit.
Trois avantages se présentent alors :
1- vous ne vous séparez pas du bien ;
2- le bien concerné sort de votre patrimoine pendant la durée de la donation ce qui vous permet de réduire votre IFI (si c’est un bien immobilier) ;
3- les droits de mutation sont limités : les droits à payer, pour un usufruit temporaire de 10 ans, sont calculés sur 23 % de la valeur en pleine propriété du bien. Vous pouvez payer ces droits en utilisant l’abattement accordé sur les donations entre vifs, rechargeable tous les quinze ans (voir plus haut).
La donation peut être remise en cause par l’administration fiscale si celle-ci considère que l’usufruitier n’en tire pas un réel avantage. C’est le cas si vous transmettez temporairement l’usufruit d’un bien à un de vos enfants, alors que ce dernier bénéficie de revenus confortables. Si l’administration considère que le seul intérêt était de soustraire le bien au paiement de l’IFI, vous courrez le risque de vous faire redresser.
Par ailleurs, ce type de donation ne permet pas de préparer sa succession « en douceur » : à l’issue de la période prévue, l’usufruit s’éteint automatiquement. Le bien concerné fait à nouveau partie, en pleine propriété, du patrimoine du donateur. A son décès, les droits de succession devront alors être payés par les héritiers.
L’acquisition en démembrement (nue-propriété) est particulièrement adaptée si vous n’avez pas besoin de revenus dans l’immédiat et en même temps que vous souhaitez réduire votre facture d’Impôt sur la Fortune Immobilière. Cette technique consiste à acheter la nue-propriété d’un bien tout en laissant l’usufruit à une autre partie, pour une durée limitée de 3 à 20 ans. Tout dépend du type de bien (immobilier ou valeurs mobilières). Le choix de la durée sera fonction du moment où vous aurez besoin des revenus, par exemple à la retraite.
Vous pouvez utiliser une plateforme dédiée à ce genre de transaction pour trouver la contrepartie ou mandater une société spécialisée qui va se charger de la trouver.
A l’inverse l’acquisition en démembrement (usufruit) est particulièrement adaptée si vous avez besoin de revenus supplémentaires à court, moyens ou long terme sans vouloir augmenter votre patrimoine et donc la base taxable de votre succession.
Ces deux types d’acquisition sont aussi très intéressantes dans le cadre de la gestion d’excédent de trésorerie d’une entreprise, notamment l’acquisition d’usufruit.
- La société, usufruitière, perçoit les loyers trimestriels correspondants à la pleine propriété des parts. L’objectif est que la somme des loyers perçus soit supérieure au capital investi initialement. La trésorerie investie est donc reconstituée progressivement chaque trimestre.
- L’usufruitier profite ainsi des rendements du bien investit tout en bénéficiant d’une fiscalité particulièrement attractive. En effet, l’usufruit temporaire s’amortit comptablement sur la durée du démembrement permettant ainsi de neutraliser les loyers perçus.
L’entreprise touchera la totalité des revenus de la part en question pendant la durée du démembrement, le rendement proportionnel au prix d’acquisition sera particulièrement avantageux.
Il est important de noter qu’acheter l’usufruit d’un bien est un investissement à fonds perdu.
Dès la fin de la période de l’usufruit, l’usufruitier ne percevra rien, c’est le nu-propriétaire qui récupèrera la pleine propriété des parts. Il ne s’agit donc pas d’un investissement dit « Patrimonial » mais purement financier.
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