Ethique professionnelle et métiers de la Finance



 

Le dictionnaire Larousse définit l’éthique comme une partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale. Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. Qu’en est-il de l’éthique professionnelle ?

1. Définition

Le comportement éthique se reflète sur soi et à travers nos rapports avec l’extérieur. Crédibilité, pérennité, qualité, image, notoriété, confiance… autant de valeurs qui s’associent à l’éthique professionnelle.
C’est une disposition individuelle qui repose sur des valeurs ou des vertus.

Elle consiste à rechercher la bonne décision à prendre dans chaque situation professionnelle à laquelle nous pouvons être confrontées et elle est basée sur un code de bonne conduite.

2. L’éthique professionnelle est une compétence

​Lorsque j’étais salariée, j’ai suivi une formation en ligne qui s’appelait éthique professionnelle, la banque dans laquelle je travaillais l’avait mis en place sous forme de jeu. 
​On y retrouvait un chef d’agence bancaire, des collègues et des clients. Il s’agissait de dire dans chaque situation quelle était la bonne décision à prendre que ce soit d’un point de vue relationnel, par rapport à la réglementation en vigueur, à l’image et à ses objectifs. 
​Chaque situation reflétait la vie d’une agence bancaire.
​Beaucoup de mes collègues voyaient cela comme une formation de plus à suivre, et croyez-moi les obligations de formation continue sont nombreuses, voire même un peu lourdes, dans le domaine de la Finance.  Quoiqu’il en soit, et que nous le voulions ou non, travailler dans un domaine aussi sensible que l’argent implique certaines responsabilités.
En ce qui concerne cette formation donc, elle prêtait un peu à sourire, et ce d’autant plus que nos supérieurs hiérarchiques ne suivaient pas toujours les règles. Quelquefois, ils nous incitaient même à les contourner, pourtant il en va de la réputation de l’entreprise que de faire preuve d’éthique professionnelle.
​Tout comme pour l’éducation de ses enfants, je pense qu’il est plus important de donner l’exemple que de transmettre une liste de règles à suivre.
​Le plus important c’est ce qui se fait dans la pratique en interne et non pas la théorie.
​L’éthique professionnelle devrait donc être mise en place dans le management même de l’entreprise.
​Quand on est salarié et qu’on subit la pression du chiffre, il est facile d’oublier les règles de bonne conduite et chercher la facilité au risque d’induire en erreur un client.
​Comme dit plus haut, travailler dans le domaine de l’argent implique des responsabilités et en particulier quand on est conseiller financier. La réglementation de ce métier impose certaines diligences à accomplir pour la protection du consommateur (le client), mais aussi le conseiller lui-même.
​Avec le recul, je me demande donc s’il est possible de mettre en pratique les règles de bonnes conduites apprises quand on est salarié d’une banque. On y entre avec un casier judiciaire vierge, mais on n’est pas toujours sûr d’en sortir « blanc comme neige ».
Aujourd’hui, je suis une chef d’entreprise qui respecte les règles. Je travaille seule, mais en collaboration avec de nombreux professionnels et il va sans dire pour mes partenaires comme pour mes clients et moi, que l’éthique professionnelle est primordiale dans nos relations.
​Être éthique, c’est la normalité au sens propre du terme. C’est une compétence qui s’acquiert davantage par l’expérience professionnelle que par la formation et à mon sens, elle est très importante puisqu’elle rassemble à la fois « savoir-être » et « savoir-faire ».

3. Comment être éthique dans le domaine de la Finance ?

Différentes directives européennes ont profondément changé le métier de Conseiller Financier (CIF) et Conseiller en gestion de patrimoine (CGP).

Même si pour beaucoup d’entre nous les lourdeurs administratives qui en découlent sont souvent une contrainte, ils sont aussi un gage de sérieux.
​Elles réglementent aussi bien la relation avec le client, on parle du « parcours client », que le principe de bonne gouvernance par rapport aux solutions financières proposées, au respect de la lutte anti-blanchiment et anti-terroriste, ainsi que les relations financières et fiscales avec d’autres pays.
​Lister ici toutes les règles imposées au conseiller financier ne présenterait que peu d’intérêt par rapport au sujet de cet article, règles qui s’imposent aussi, au fur et à mesure, au courtier en assurance.
​Nous pourrions parler, en effet, du respect de la loi, d’intégrité personnelle, de la gestion des conflits d’intérêts, de la protection de la confidentialité des données, de la conformité
​Attardons-nous donc plutôt sur l’application de l’éthique professionnelle dans la relation avec le client investisseur au-delà du simple principe de transparence en matière de rémunération.
​Si le client a la possibilité de devenir un « investisseur responsable », il en va de même pour le conseiller. 
​La base est bien entendu l’observation de la réglementation, mais il y a aussi la posture. Le conseiller qui applique à lui-même les règles de bonnes gouvernances des entreprises socialement responsables sur lesquelles il propose d’investir le met en bonne position pour établir une relation durable et de confiance avec ses clients.
​Nous devrions être capables de montrer notre éthique professionnelle dès la première rencontre et préserver la qualité de nos relations avec nos clients. Dans ce domaine, je crois que le fait de les choisir facilite bien les choses.
Je m’explique, si nous sommes une personne foncièrement droite et honnête, nous n’aurons aucun intérêt à travailler avec quelqu’un qui a l’habitude de nager en eaux troubles, qui contournent facilement les lois.

 

​Il y a peu de chance que nous attirions naturellement ce genre de personnes, mais ils peuvent très bien entrer en
relation avec nous par le biais d’une autre personne.

​Sincèrement, je pense que nous avons suffisamment de règles à observer, de responsabilités à faire face, pour vous compliquer la vie avec des clients qui ne vous correspondent pas. 
Engagez-vous auprès de personnes pour qui l’éthique professionnelle est importante et ils en auront d’autant plus conscience que pour vous, c’est important.

Elle devrait transpirer dans notre être tout entier, dans notre attitude, nos paroles et encore plus nos actes.
​Plus d’une fois, mes clients m’ont demandé d’investir leur argent comme si c’était le mien. Pourtant nous n’avons pas forcément le même « profil investisseur », vous savez ce fameux profil de risques défini par un questionnaire. Le plus souvent, ce sont des personnes qualifiées de « profils prudents ».
​Quand on sait que la « prudence » fait partie des vertus à la base de l’éthique professionnelle, on comprend mieux pourquoi un client peut conditionner sa confiance à notre capacité à faire preuve de prudence dans nos investissements.
​Bien sûr, il y a également la peur de « perdre de l’argent » comme cela revient souvent dans nos échanges avec nos clients, mais à nous de bien leur faire comprendre la notion de rendement/risque.
​Contrairement à la morale qui est binaire, c’est blanc ou noir, l’éthique admet la discussion, l’argumentation… Mais encore une fois, avoir des clients qui nous ressemblent facilitera grandement la mise en œuvre de notre éthique professionnelle.
​Elle reflète qui nous sommes vraiment, alors c’est important de ne pas la négliger et lui donner la place qu’elle mérite.
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